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Tel après avoir recu un coup de poing dans le plexus solaire, 'Polisse' vous laisse abassourdi, dérangé, choqué.
L'histoire suit un groupe de la BPM, la Brigade Pour Mineurs, et nous voyons leur quotidien, a l'hôtel de police ainsi que dans leur intimité. Le scénario est tellement bien écrit que l'on oublie que c'est un scénario.
Tout, du jeu des acteurs jusqu'à la réalisation vous fait penser que vous êtes en train de regarder un documentaire. Je me demande combien de scènes ont été improvisées.
Oui, c'est bien un film, mais basé, malheureusement, sur des faits véridiques et l'on se rend compte à quel point, si jamais'il y avait encore un doute, les êtres humains peuvent être viles et moralement corrompus. Le pire c'est que les adultes qui branlent leurs petits ou les profs de gym qui violent leurs élèves dans les toilettes, ces gens sont tellement dans leur monde, sont en telle dénégation, qu'ils sont persuadés de ne rien faire de mal, à tel point qu'ils avouent tout sans se douter de s'incriminer.
Ce qui devient intéressant, et aussi surtout perturbant, est qu'après un moment nous commençons à voir tous les enfants comme des victimes potentielles et, ce qui est pire, de voir tous les adultes comme des pédophiles potentiels.
Là où le film marche vraiment bien est de montrer certains cas ambivalents, il commence même de cette facon, où des fois les enfants mentent, mais aussi où des fois il y a certains doutes sur la culpabilité des personnes. Pas beaucoup, mais certains.
De plus, je parlais de la véléité humaine, mais il faut aussi mentionner le contraire... La mère qui 'donne'
son enfant parce qu'elle ne veut plus qu'il soit SDF avec elle. C'est une scène horrible que de voir l'enfant
crier après sa mère et je me demande comment ils ont fait pour faire pleurer ce petit garçon comme ça pour le film...
Et n'oublions pas la BPM, qui est un groupe d'êtres humains qui essayent d'aider leurs prochains, qui essayent d'aider l'avenir, en aidant les enfants en danger. Car après tout, nous étions tous enfants il n'y a pas si
longtemps que ça et le générique du début nous le rappelle. D'abord en passant la musique de notre jeunesse (et de celle de l'équipe du film) de 'L'Ile Aux Enfants' et ensuite en ne montrant tout d'abord que le prénom des acteurs, comme s'ils étaient des enfants.
Donc oui, des êtres humains qui essayent d'avoir des rapports normaux quand ils ne travaillent pas, avec leurs doutes et leurs vicissitudes et leurs problèmes pour mener une vie normale car, quand on commence la journée en voyant 'le vagin défoncé d'une petite de 11 ans,' c'est à mon avis difficile d'aimer son prochain.
Ou alors, une scène horrible, de voir le petit corps mort, avorté, fruit d'un viol... Horrible, mais nécessaire
à voir, car ce genre de choses arrivent tout le temps, partout, et c'est trop facile de fermer les yeux et de dire 'oh, non, c'est trop horrible!'
Ceci dit, il y a aussi un peu d'humour. Noir, soit, mais de l'humour tout de même. Tous les policiers qui se marrent quand une fille trouve normal de sucer un group de types pour récupérer son portable. 'Ben, c'est
un bon portable quand même.' C'est horrible, mais aussi marrant, parce que des fois il faut en rire plutôt
que d'en pleurer.
J'ai aussi particulièrement aimé la scène où une policière (jouée par la réalisatrice) demande à un père "musulman" de lui montrer où c'est écrit dans le Coran que les femmes sont inférieures.
Seul petit point non nécessaire est la scène où toute la police est en embuscade dans un centre commercial.
C'est une petite pointe d'action à l'américaine qui casse un peu le rythme de l'histoire, mais elle ne dérange pas vraiment non plus.
Pour ce qui est des acteurs, Joey Starr est impressionant, je l'avoue. Mais Viard et Foïs sont tout simplement sublimes. C'est maintenant très difficile d'imaginer cetter dernière en tant que membdre des 'Robins des Bois.' Vraiment, la scène de l'engueulade fait tellement vraie que c'est incomfortable de la regarder.
Bref, pas vraiment un film qui donne la pêche, mais un film très intéressant, jamais ennuyant, puissant et à voir pour nourrir sa mysanthropie.
