Mammuth

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Voici l'histoire qui pourrait arriver à Obelix si Asterix le quittait. Si, si, c'est Gérard avec les mêmes cheveux!
C'est un road movie typique, avec tous les thèmes du road movie typique: la solitude de la route, les souvenirs, le bien metaphysique du bitume, les rencontres parfois loufoques, parfois touchantes, et parfois très très surprenantes, et pas en bien (la scene avec son cousin, WTF?!)

Typique, ce qui ne veut pas dire nul ou ennuyant. Depardieu arrive encore à être touchant et arrive à sembler vulnérable. De plus, la mise en scène est loin d'être mauvaise, mais bon... Certaines choses sont un peu trop évidentes...

Le grain de la super 8 pour les souvenirs, la solitude montrée avec Gérard qui marche tout seul sur la route (on sait pas pourquoi il marche d'ailleurs), les longues scènes avec Gérard vu de dos. Le fantôme Adjani, qui fait un peu cliché et pas vraiment nécessaire. Elle joue comme si elle était dans un film de Bunuel, et son visage en sang fait un peu con-con sur les bords. En plus, on dirait Belluci.
Et puis il y a sa nièce qui dit: "Va à la recherche de ta vie antérieure." Vraiment? Parce qu'on avait pas compris que c'est ce qui arrivait? Et: "Un géant à l'extérieur et tout doux à l'intérieur." Je sais qu'elle n'est pas normale, mais c'est pas une raison pour déballer des évidences.

J'avoue avoir beaucoup aimé l'une des premières scènes, le verre d'adieu, avec un patron con qui doit lire son speech et des employés qui s'en foutent et mangent leurs chips. Et ça fait des grands 'scrunch scrunch.' Et ça fait des grands 'scrunch, scrunch.'

Les scènes qui marchent le mieux sont celles qui montrent l'incomensurable amabilité des français:
Le charcutier -et co-réalisateur- ("T'as une femme, avec la gueule que t'as?"), le videur ("J'ai torché le cul de ta femme."), le vigneron ("T'es complètement con.").
On se demande toujours quand Gérard va finir par pêter un cable et s'ennerver, on l'attends. Longtemps. Et quand on pense que ça va arriver, et ben ça arrive pas.
Mais c'est mieux comme ça.

Les personnes qu'il rencontre sur sa route sont jouées par des acteurs (ou personnes) connu(e)s et ça fait toujours plaisir de voir Poelvoorde (qui arrive à faire sourire, comme d'habitude), Mouglalis (qui est toujours bien belle), Nahon (qui pour une fois ne fait pas trop peur), Adjani, etc...

Donc un road movie, à la française, où tout le monde est déprimé. "La vie est merdique, mais quand même, 'faut faire avec."

En fin de compte, si vous voulez voir Gérard tout déprimé sur sa moto, rencontrant des gens hétéroclites, ce film est pour vous. Soit, la fin est un peu trop typique, mais bon on ne s'attend pas à le voir crever sur sa moto. Mais qu'il commence à s'habiller en hippie, c'est bizarre quand même.

Le plus surprenenant, c'est que les réalisateurs et scénaristes sont des grolandais! C'est étonnant! Et il y a deux dessinateurs connus, aussi. Saurez-vous les identifier?

J'ai l'air de critiquer comme ça, mais comme il est dit au début: je ne me suis pas ennuyé. J'ai même bien aimé. Sauf la fin.